Wednesday, March 14, 2007

Nara

Lundi matin, je saute sur mon vélo et je me dirige vers Kyoto Station pour prendre le train Kintetsu, direction la ville de Nara. En attendant la verte au coin de la rue Kawaramachi, un policier débarque de sa voiture blache et noire, contourne cinq autres japonais attendant en vélo, j'ai un mauvais doute, confirmé quand il s'arrête vers moi et me dis sumimasen, ?%&*(!#$%?&(!. en regardant mon vélo.

Euh... de répondre. (En fait, je voyais bien la gaffe venir). Je pointe vers mon numéro d'enregistrement. Il sourit et répond; %?&*!#$%!&*%, namae desu ka? Ma-ruku, je réponds. Il appelle la centrale, pendant que je fouille dans mon portefeuille et par chance trouve mon enregistrement pour ladite bécane. Je lui montre, il sourit encore, replie mon papier et me souhaite une bonne journée (je crois). Ouf! Heureusement que je l'avais ce papier-là, le temps fou que j'aurais perdu sinon. Au moins il semblait très poli, sans cette fausse gentillesse condescendance dons les policiers montréalais me font régulièrement preuve. Je me suis quand même senti un peu "profilé", on vérifie les gaijin à vélo dans cette ville. Je me dépêche de partir, peut-être que Kyoto tente de me retenir comme toutes les grandes villes font lorsqu'on veut les quitter...

Dans le train c'est au tour du contrôlleur de venir à ma rencontre. Vraiment pas ma chance avec les autorités cette journée-là... Ah, je suis rentré dans le mauvais train et je suis en première classe-express ? Désolé, il y aura des frais...500 yen ? d'accord pas de problème ... Bon coup finalement, puisque cet express arrive une heure plus tôt que prévu à Nara. Les autorités Nippones... y'a rien là finalement!

À Nara je m'oriente et me dirige vers son immense parc, attraction centrale ou je passe la journée avant de voir l'Omizutori, la surprise mentionnée dans la rubrique précédente. Une dame dans le train m'a conseillé de me présenter tôt au temple en question, mais il me reste des heures encore et je déambule dans le parc.


Pagode à quatre étages de Kofuku-Ji

À Kofuku-Ji, je réalise un dessin exceptionnel lorsque les moines me permettent l'entrée dans l'un des autels destinés à l'offrande et la prière. Qui plus est, lorsque l'un d'eux s'asseoit pour réciter un Sutra, je le dessine lui aussi, ce qui ne le dérange pas, au contraire il est très encourageant. Je reste le plus longtemps dans ce lieu magique, jusqu'à ce que mes pauvres petits pieds gelés crient "assez!" Ici on se déchausse toujours, bien sur, même en hiver. Je vais encrer et vous montrer le résultat bientôt.


Shika (chevreuil) dans une allée de lanterne vers le Sanctuaire de Kasuga

Le parc de Nara est un immense sanctuaire pour des centaines de chevreuils, messagers des Dieux dans la culture spirituelle Japonaise, toute confession confondue. Paraît qu'en été ca sent le p'tit chevreuil pas mal fort à Nara... Ils sont très mignons, et surtout très habitués à la présence humaine, et gras de toute la nourriture qui leur est offerte par les touristes. Ils sont aussi acharnés que des pigeons quand ils ont faim d'ailleurs, c'est rigolo de voir les filles et les enfants tenter de fuir un daim trop persistant!


Vue de "l'intérieur" de Kasuga

Kasuga est le Sanctuaire Shinto le plus photographié et utilisé dans les films, mais moi je suis surtout impressionné par les allées de lanternes et les cèdres anciens qui bordent son approche. Dans le sanctuaire, il y a une genre de convention semble-t'il, mais je ne trouve pas personne ne pouvant m'expliquer ce qui se passe. La graduation des jeunes, la retraite d'un ancien, l'anniversaire des lieux...Mystère. J'abandonne pour me diriger vers l'aussi impressionant Todai-Ji, ce parc est défnitivement un incontournable de la région du Kansai (Kyoto-Osaka-Nara-Kobe).


Votre aventurier devant la porte de Todai-Ji, c'est grand, non?

Il y a deux divinités mineures qui gardent chaque côté du passage gigantesque. Regardez le groupe d'étudiants en noir sous la porte pour vous faire une l'idée de l'échelle. Des portes de ce genre ont historiquement servi de refuge pour des hors-la-loi célèbres fuyant les autorités.


Le grand Daibutsuden (cathédrale bouddhiste) de Todai-Ji

Ce bâtiment, déclaré patrimoine mondial par l'UNESCO, est la plus grande structure en bois au monde, mesurant près de 50m en hauteur! Plus du double de la porte photographiée plus haut, elle même aux proportions démesurées à 19m. Le tout sans l'ombre d'un seul clou. C'est irréel je n'arrive presque pas à croire ce que je vois. Il abrite le plus grand Bouddha du Japon, Vairocana, bâti lors de la période Nara, vers 752, qui nécéssita des centaines de tonnes de bronze, de mercure et d'huile végétale pour sa construction. Sa tête s'effondra à plusieurs reprises lors de tremblements de terre mais le reste demeure généralement inchangé depuis.


Le grand Bouddha Vairocona

Devant Vairocona, je me sens si étrange... si affecté... ému aux larmes sans trop savoir pourquoi, je contemple et je lis la description de ce qui est décrit sur les gigantesques pétales de lotus. Je ne peux écrire davantage sur ce sujet mystique. Il y a beaucoup à voir dans ce lieux, Vairocona est entouré de deux immenses Bosatsu (Bodhisattva en Indien, êtres ayant reçu l'illumination) et courronné de douze autres Bosatsu, le tout en or.


Tamonten, divinité mineure, tient la garde avec son partenaire Koumokuten, derrière le grand Bouddha. Remarquez la pagode qu'il tient dans sa main, symbolisant sa puissance.

Dans Todai-ji je réalise quelques dessins, mais pas le grand Bouddha, je n'ai pas le temps et sa présence est bien trop imposante. Je réalise des esquisses du pot de lotus que vous voyez à la gauche de Vairocona et un tambour orné de lotus, de feu et d'eau. Très à propos, puisque l'Omizutori, object principal de ma visite, est un rituel de purification bouddhiste (le lotus) par le feu et l'eau. Je vous raconte.

L'Omizutori est un rituel ancien de purification ou pendant 13 jours lors de Février (dans le callendrier lunaire, nous sommes maintenat en Mars bien sur, je suis pas si perdu que ca!) les moines montent la garde et puisent l'eau du lac sacré et la mélangent à l'eau puisée lors des années précédentes. Ce rituel annuel est répété sans interruption depuis maintenant 1269 ans. Pendant quelques soirs dont ce soir, une vigile de 10 torches est respectée et le feu symbolise la purifications des maux du mondes, en honneur de Kannon, la déesse de la miséricorde.
J'arrive donc à l'enceinte de Nigatsu-Do, autre temple, voisin de Todai-Ji, vers cinq heures. C'est déjà plein de gens. Mais la vue semble bonne. Dans mon guide il y a une image oû le temple entier semble illuminé par le feu, prometteur. Il fait un froid de canard et j'entrevois l'attente de deux heures et demie avec appréhension. Je me mets à discuter avec un homme agé qui était un ingénieur nucléaire, maintenant retraité. Il m'explique un peu ce dont il s'agit et semble intrigué par mon niveau de connaissance de la culture nipponne. Toujours aussi flatteur... Merde qu'on se les gèle. Je me rends compte que je suis exactement dans la moyenne de taille comparé aux gens autour et je me fond dans cette masse immense. Ca change de pas être le petit, pour une fois.

Sept heures trente approche, les lumières s'éteignent. Un murmure court parmis la foule, depuis un momentdéjà une odeur de bois brulé nous assaillit. Soudain nous apercevons une torche plus petite, que mon interlocuteur m'avait signifié annonciatrice du rituel. Trois fois des petites torches puis les douze grosses. Mais là je dois m'avouer finalement un peu déçu. La maudite photo du guide était prise en "time-lapse" et il n'e s'agit pas d'une impressionante démonstration pyrotechnique comme je croyais mais de quelques moines agitant des grosses torches et les promenant comme des marionnettes. C'est beau mais je m'attendais à plus.


Torche agitée sur le balcon de Nigetsu-Do


Qui plus est, après seulement deux torches et dix minutes, nous devont quitter les lieux! En effet, la prochaine batch de Japonais suit derrière et nous devons céder la place. Heureusement que j'avais été averti par mon ingénieur nucléaire (ca sonne bien cette tournure "MON ingénieur nucléaire". à bord de MON astrobase5...). Sinon j'aurais été en furie. Bah! J'imagine que c'est l'attente qui vaut le coup, l'anticipation, le parcours... Je traverse le parc en noirceur, je nourris un dernier chevreuil du restant de mes biscuits fourré à la pâte de fêves sucrée, et je retourne, sans prendre l'express première classe cette fois-ci, et environ deux heures de train et de vélo plus tard, j'arrive chez-nous dans mon Yoshida bien-aimé. Belle journée, quelque peu anticlimatique vers la fin, mais quelle belle visite en général, Todai-Ji et les chevreuils.







Eigo Onegai-Shimasu (in English please!)

Monday morning I've decided to check out Nara, so I hop on my mama-bike, and head towards Kyoto station. On the way, I go through my first japanese police control. Yipee! I had a bad feeling when I saw the guy head straight for me ignoring all the other (japanese) cyclists. He starts to ask my name and when I point to my bike's registration sticker he calls up central. I'm in luck because I have my registration paper, which the bikesalesperson wisely told to keep on myself. One lok at the paper and he smiles, apologizes and waves me on my way. At least they are nice about it here, unlike in my hometown of Montreal, where they positively reek of condescension. But I still feel racially profiled and quickly head out of town!

On the train I'm controlled again, this time it's my fault however, I hopped onto the first class express by mistake, so the guy presses a few buttons on his portable thingie and charges me 500yen(5$). Turns out to be a good thing because I arrive an hour earlier in Nara, with more visiting time.

Nara park is a big complex of temples and sanctuaries, and is also home to hundreds of deer, messenger of the gods in Nipponese spirituality. Apparently in summer these messengers really smell up the place but it's still so cold now it's ok. I draw a few, and also do an exceptional rendering of a chanting monk under under an ornate lamp, he obligingly let me into his shrine and signified that me staying there all day to sketch was completely fine by him. After a while however my cold feet prtest too loudly so I have to leave. I visit more shrines, take a few pictures, eat up some of the stall food. And make my way to Todai-Ji.

Todai-Ji is a huge, and I mean HUGE temple, declared world heritage site by UNESCO, and the largest wooden structure in the world. In the pictures, I'm standing in front of the gate leading into it, this one measures 19m and you can check the scale by looking at the group of students dressed in black standing under it. The Daibutsuden (the temple itself) is gigantic at 50m in height, it's unreal how big it is, it's just about the same as Notre-Dame cathedral in Paris. And to think that this structure doesn't have a single nail driven into it...

When I step inside I must confess a very peculiar feeling takes me over and I am overwhelmed by emotions. Tears well up in my eyes as I contemplate the largest Buddha statue in all of Japan. It's all very beautiful and mystical again, I stand in the middle of all these buddhists, not one of them, but sharing an intense experience with them. I sketch some more, and move on to Nigetsu-Do, for my reason in visiting Nara is Omizutori, an ancient ritual of purification by fire and water, in honour of Kannon, goddess of mercy, performed annually without fail for 1269 years now.

After getting at Nigetsu-Do, I wait for two and a half hours in the middle of thousands of japanese. Hey I'm really of average height in here! It's nice for a change not being "the short guy" like in america. I chat it up with a retired man who used to be, get this, a nuclear engineer, only in Japan...

Our balls are solidly frozen when the lights go down and a lone torchbearer announces the start of the ritual. Three times, monks bear smaller torches up and down the stairs to the Temple balcony. Afterwards one huge torch is carried up the stairs and waved around for a long time on the balcony, followed by... another identical torch. That's it? I don't get it... After ten minutes and only two out of the twelve torches we have to make our way to liberate the space for the next thousand of people behind us. From my guidebook and the "spectacular" reviews online, I was expecting some great pyrotechnics show, turns out it's all time-lapse photography on the pictures I've seen. Thankfully my nuclear engineer (don't you just love that phrase "my nuclear engineer", on my astrobase5...) had warned me we would only be allowed to stay a short while or I would have been frothing at the mouth!

Guess we have more maple to burn back home because I've seen much bigger bonfires than here. Oh well, I make my way home through the darkened park, feeding a lone elk my last sweetbean-filled cookie (she likes) and two hours or so of train and bike riding I'm back in my sweet home of Yoshida. But still, two hours and half of freezing my gaijin ass for ten minutes of a guy waving a burning stick around seems a little much... I guess the waiting, the expectation, the journey is what mattered. After all, a rather anticlimactic finish to a great afternoon however... Later my friends...

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