Saturday, April 28, 2007

Kyoto - La dernière semaine


Vitrine futuriste devant un magasin (ou un Nightclub?) sur Kyamachi

Bientôt la fin de mon périple japonais j'ai fait quelques premières cette semaine, comme cette première fois sur un scooter ou ma première fois dans le pacifique. C'est aussi une semaine de dernières, comme hier ou c'était mon dernier souper-maison, mes derniers temples, mes derniers dessins...


Dinosaure à l'haleine fraiche, Eiga-mura


Eiga-mura, ou le musée du cinéma, que j'ai visité avec Charles-Éric, l'ami québécois, était plutôt décevant. Étant donné l'heure tardive de notre arrivée, il n'y avait plus beaucoup d'action dans ce décor de carton-pâte aux attractions factices. Mais bon, on a bien ri quand même, particulièrement de voir des geishas et samurai faire le ménage et passer l'aspirateur! Je n'ai pas de photos du dit samourai avec aspiratuer, puisqu'il a dégainé son sabre et posé lorsqu'il m'a vu le zieuter de mon objectif. c'était beaucoup plus drôle avec l'aspirateur!


Il y a tout de même encore des ninjas au Japon...


Façade Est du Sanjusangen-do

Ce temple abrite mille et une effigies de Kannon, cette belle déesse de la miséricorde aux milles bras et trente-trois incarnations. Il y avait aussi des statues d'une trentaine de divinités bouddhiques, dont Ashurah et les douzes généraux bouddhistes. Imaginez milles statues allignées en rang sur une centaine de mètres, ca vaut le coup d'oeil ! Bien protégé par ces milles Kannon et ses généraux, au milieu il y avait un immense Bouddha assi calmement (bien ŝur). Une moine me passe un bâton d'encens pour que je le place en offrande avant de fermer boutique, un geste touchant de simplicité.


Dernière excursion Japonaise - Péninsule d'Ise

Levé vers cinq heures trente je me dirige vers la station de Kyoto, pour prendre le train qui me conduira sur la péniinsule d'Ise, à l'extrémité est du Kansai, sur la rive de l'Océan Pacifique.


Attroupement d'écoliers en train

J'en ai pour trois heures de train, puisque j'ai économisé en choisissant le local, plus long. Je ne regrette pas cette décision, c'est incroyable de voir cette masse d'écolier et de courrir avec eux rattraper le prochain train lors des nombreux changements.


Entre deux villes au Japon

Le train local me permet aussi de voir les contrées nippones, le train haute-vitesse lui, emprunte un axe fortement urbanisé, et défile à trop vive allure pour bien admirer le paysage. Ici c'est le pied. Montagnes, collines, petits villages, rizières et routes de campagne, c'est beau et ca fait changement (et me donne hâte au Vietnam)... L'atmosphère ressentie est aussi plus détendue, le stress ambiant des japonais est un peu relâché hors des tentaculaires grands centres, dont Kyoto, bien que dans une moindre mesure, fait aussi partie. Enfin nous débarquons à Ise, mon coloc Robbie et moi, pour voir la première de nos deux destinations, soit le grand sanctuaire d'Ise.


Autel Kitsune, grand sanctuaire d'Ise

Ceux qui me suivent avec assiduité connaissent mon engouement face au charmes du renard Kitsune, une des figures traditionnelle du Shintoïsme. Par hasard nous tombons sur ce magnifique autel au nombre irréel de statuettes miniatures.


Statuettes Kitsune

Il est plutôt rare de rencontrer un sanctuaire dédié au Kitsune lui-même, celui-ci étant généralement placé en serviteur et gardien d'Inari, devant l'autel de cette divinité incarnant le riz et la prospérité. Mais ici c'est le renard lui-même qui est à l'honneur!


Singe déguisé en moine Shinto posant avec une touriste

Près du grand sanctuaire il y a un petit centre de magasins et restaurants destinés aux visiteurs. Dans une des petites rues nous appercevons cette malheureuse petite bête. Ce genre de coutume d'utiliser des animaux en tant qu'amuseurs publics a toujourds déplu à ma sensibilité québécoise nord-américaine. Mais le Japon c'est aussi l'Asie, où ce genre de pratique est assez courante.


Immense cèdre mature à Ise-Jingu

Le grand sanctuaire d'Ise, ou Ise-Jingu (a l'opposé de Jinja, suffixe courant de tous les autres lieux Shinto), est le centre spirituel du Japon primal. Je me devais de visiter ce lieux qui est un peu comme la mecque des japonais, là où ils doivent pélerinner une fois dans leur vie. Ce sanctuaire est dédié à Amaterasu, la déesse-soleil, ancêtre de la famille impériale et gardienne mythique du Japon entier.


Keiku, autel d'Amaterasu, Ise-Jingu

Le Shinto c'est le contact primitif avec la nature, avec les forces puissantes et la mort. Et Ise est son centre. Un sanctuaire Shinto est toujours composé des mêmes éléments; un autel recouvert d'un tit de paille, placé au milieu de cèdres anciens, derrière une Torii (la porte mystique). Ici l'autel est entouré d'une barrière et le passage mystique devant sa façade pour l'adoration est recouvert d'un drap. La cour intérieure inaccessible est recouverte de caillous gris et blanc, dessinant un chemin vers l'autel. C'est si beau et si profond tout ca.


Le Shinto; de paille, de boue et d'or !


Le second haut-lieux d'Ise ; Meoto-Iwa


Meoto-Iwa, les rochers liés

Le dernier (mais le premier en fait) sanctuaire originel du Japon visité à Ise est Meoto-Iwa, les rochers amoureux, incarnant Izanami et Izanagi. Izanami et Izanagi sont les premiers "Dieux" du Japon. Ce sont eux qui ont mis le Japon et ses Kamis (esprits, Divinités) au monde, et ce sont eux qui ont créés ses iles, à l'aide d'une lance trempée à même l'océan originel. Cette origine "aquatique" rapelle fortement la création de l'amérique (l'ile de la tortue) dans les mythes de création des premières nations.

Une autre histoire d'Izanami et Izanagi est mythologiquement universelle, faisant référence au mythe d'Orphée descendant aux enfers. En effet, à l'instar d'Orphée qui brava la mort pour rejoindre son amante, Izanami, épris de remords et amoureux éternel, tenta de ramener sa compagne (Izanagi, décédée après avoir donné naissance à Susanoo, dieu des tempêtes) du monde des morts, mystère d'aucun de nous mortels n'a jamais été en mesure de revenir, d'élucider. Et tout comme Orphée, même le puissant dieu Izanami échoua dans sa tentative.

C'est exactement cette culture que je venais apprendre et je me sens si renforcé créativement de toute cette découverte augmentée de mes savoirs et recherches. Je dessine les rochers en hommage à ce Japon mystique que je m'apprète à quitter. Et fais mes aux-revoirs au Japon dans le lieux ou il fut imaginé. C'est comme avoir remonté en arrière, pénétrer de l'extérieur pour finalement terminer dans son origine. Je suis peut-être étranger à ces iles, mais je peux maintenant affirmer en connaître son esprit.


Stone covered ground, Ise-Jingu, Japan

Yin-Y-English

This is a week of firsts and a week of lasts. First scooter ride, first time on the pacific, but last temples in Japan, last home-cooked meal in Yoshida, last drawings...

Went to Eiga-mura (pictured first) at the beginning of the week. It was kind of boring, as Charles-Éric, my québécois friend in Japan and I arrived late, nothing much was going on in this amusement park/movie backdrops. The funniest thing was seeing a samurai vaccuuming the halls. Wished I had a picture, but when he saw me aiming my camera objective, he took out his katana and posed for me.

Also visited an insane temple Senjusangen-Do (three thousand and three, in reference to the 3003 heads of the 1000 eleven-headed Kannon statues, got those numbers right?); Inside there are actually 1001 statues of Kannon, thousand-armed buddhist goddess of mercy. With thirthy-three incarnations for each Kannon, that means your prayers are heard by 33,033 kannons, with 33,033,000 arms ! Just numerologically messing with your heads... It was quite impressive actually, all those goddesses lined up and flanking a massive lotus-sitting Bouddha.

My last important visit in Kansai was Ise peninsula where I saw two things; the Grand Shrine of Ise, and Meoto-Iwa, the husband and wife rocks. The grand Shrine is dedicated to Amaterasu, spirit of the Sun, and mythical ancestress of the imperial lineage. Shinto, the religion of Japan is quite fascinating to me, because I see many mythologically universal parallels with many other myths of the world, european and native-american. Shintoism is about our relationship with the natural world and the supernatural elements beyond our control, such as fertility and death.

A shinto santuary is composed of a few primal elements. A sacred shrine with a tatched rooof placed within a grove of trees (usually cedars), beyond a symbolic passage, behind the mystical Torii gate. The grand shrine of Ise is like the Mecca of the Japanese, who have to visit the place at least once in a lifetime. The inner shrine itself is closed to the public, and even the view beyond the offering altar is obscured by a white sheet. The materials themselves are very fascinating; straw, mud and ... gold! The ground in Ise was also singularly covered with white and grey rocks representing a passage road. I offered an offering to the sun-goddess, clapped my hands twice, bowed (twice before, once after) and made my way to my ultimate destination; Meoto-Iwa.

It is quite fascinating how what is probably the last spiritual place I visit in Japan is the exact point where it was conceived in the minds of its people. Meoto-Iwa, or the husband and wife rocks, is a symbolic representation of Izanami and Izanagi the creator deities of mythical Japan. By dipping a lance in the waters (such a strong sexual reference if ever there was one), the couple create Japan. When the curdling mud drips from the staff, the islands are formed. This recalls the "muddy" creation myths of my own homeland, America, the continent known as Turtle-island among its first inhabitants. Among our first people, Coyote created Turtle-Island with a handful of mud given to him by Duck who had dove in the primordial waters, and blowing on it, enlarging it.

Another important story, recalling the myth of Orpheus descending into Hades, the land of the dead to reclaim his lost love, is also embodied between the two loving deities, symbolized by the linked rocks. Izanami also descended in the lands of the dead in an attempt to recapture Izanagi his love, who died giving birth to the storm-spirit Susanoo. And just like Orpheus, Izanami fails to bridge the gap between the living and the dead, where even the gods do not come back. I am so privileged to have access to all this culture supplementing my increasing knowledge of the essential stories, reenforcing my creative spirit... See you soon my friends.

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